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COP 28 : retour sur les principaux points de l’accord final

Environnement & qualité - Environnement
Public - Environnement
09/01/2024
Parmi les principaux événements de la fin d’année 2023 en matière environnementale, figure la 28e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28) qui a eu lieu du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis. Le texte final constate que la mise en œuvre de l’Accord de Paris (COP21) est insuffisante et appelle les États parties à accentuer leurs efforts pour atteindre des objectifs climatiques plus ambitieux.

Bilan de la « réponse mondiale à la menace du changement climatique »

L’accord final de la COP28 dresse tout d’abord un bilan de la mise en œuvre de l’Accord de Paris en prenant en compte les mesures d’atténuation, les mesures d’adaptation et les autres moyens déployés. En rappelant les conclusions du Sixième rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) relatives aux effets des émissions de gaz à effet de serre (GES), l’accord conclut à l’insuffisance des mesures déployées même si des instruments financiers, de coopération internationale et de soutien existent pour « maintenir le niveau du réchauffement climatique à un niveau acceptable ».

Ainsi, sur le fondement des dernières données scientifiques connues, du principe de responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives des États, cet accord appelle à l’accélération de l’action climatique, car en effet, les États parties s’éloignent de la perspective d’une limitation du réchauffement à 1,5 °C d’ici à 2100.

Mesures pour l’atténuation du changement climatique

Pour réduire rapidement les émissions de GES et aboutir à la neutralité carbone d’ici 2050, les États parties se sont accordés, le 13 décembre 2023, sur les objectifs suivants :

  • tripler la capacité en énergies renouvelables au niveau mondial d’ici 2030 ;

  • doubler l’efficacité énergétique d’ici 2030 ;

  • réduire progressivement la production d’électricité à partir du charbon ;

  • réduire l’utilisation de combustibles carbonés ;

  • accélérer la production des énergies renouvelables, du nucléaire, de l’hydrogène à faible teneur en carbone ;

  • réduire l’utilisation des énergies fossiles pour atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050.

De plus, la Conférence des Parties a souligné l’importance de préserver et, le cas échéant, de restaurer les écosystèmes (forestiers, montagneux, océaniques, marins et côtiers notamment) qui jouent un rôle écosystémique important. Le texte incite également les États à aligner leurs stratégies nationales avec des perspectives de développement sur le long terme. 

Mesures pour l’adaptation au changement climatique

Les États parties souhaitent renforcer leur capacité d’adaptation, leur résilience et réduire la vulnérabilité des générations présentes et futures face au changement climatique. Dans cette perspective, l’accord rappelle que les États doivent mettre en œuvre des politiques d’adaptation qui peuvent comprendre « l’évaluation des risques et des impacts, la planification, la mise en œuvre et le suivi des mesures, leurs évaluations ainsi que le partage de connaissances ».

De plus, l’accord encourage « l’agriculture durable, les solutions fondées sur la nature » et les approches multiculturelles, par exemple celles qui reposent sur « les valeurs des populations autochtones ».
 

Mesures favorisant la mise en œuvre des objectifs climatiques

L’accord de la COP28 relève l’importance de la coopération internationale pour faire face aux défis qui traversent les frontières : « le changement climatique est une préoccupation commune de l’humanité », lié au respect des droits de l’homme, au droit à un environnement sain, aux droits à la santé, à l’eau et à l’alimentation.

À cet effet, le texte appelle au développement des moyens financiers destinés à la lutte contre les changements climatiques, comme l’alimentation d’un fonds sur les pertes et les dommages, et au soutien des pays qui ont des capacités plus limitées pour s’insérer dans cette voie. Il indique également que la coopération internationale permettrait d’intensifier le développement de la recherche, de solutions innovantes dans le domaine de l’énergie et des nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle.

De plus, l’accord souligne le rôle d’acteurs variés tels que « la société civile, les entreprises, les institutions financières, les villes, les autorités transnationales, les peuples autochtones » et incite les États à mettre en place des politiques qui permettent aux jeunes d’avoir les moyens d’agir.
 
Pour finir, le Secrétaire exécutif de l'ONU pour le changement climatique, Simon Stiell, s’est exprimé ainsi lors de la clôture de la COP28 : « Bien que nous n'ayons pas tourné la page de l'ère des combustibles fossiles à Dubaï, ce résultat marque le début de la fin ».
La COP29 se tiendra en Azerbaïdjan en novembre 2024.

Source : Actualités du droit